À quoi ressemblera l’épicerie du futur ? – Deuxième partie - L'actualité Alimentaire

À quoi ressemblera l’épicerie du futur ? – Deuxième partie

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Depuis quelques années, les valeurs des consommateurs continuent d’évoluer et vont bien au-delà du prix et de la commodité. Les épiciers ont rapidement répondu à la demande de plus en plus nuancée d’aliments sains, durables sur le plan environnemental et créés de manière éthique. Alors que les détaillants investissent dans les innovations pour le consommateur d’aujourd’hui, le marché de l’alimentation de demain reste incertain. À ce sujet, voici la seconde partie d’un dossier qui fait écho à une journée conférence DUX+. | Par Emma Liem

À la suite des observations et recherches de Sarah Smith, directrice de recherche du Food Futures Lab de l’Institut pour le futur, et de Mike Lee, créateur de The Future Market, il est évident que les consommateurs continueront de s’orienter vers une « consommation informée ». Ce que ça veut dire? Que les consommateurs veulent savoir comment leurs choix ont un impact sur le système dans son ensemble. Ils ont des préoccupations vis-à-vis de la résilience des sols, des changements climatiques et d’autres formes de perturbations sur l’environnement.

La technologie au service du consommateur

En plus de cerner les enjeux environnementaux, les consommateurs pourraient devenir des experts de l’impact de divers aliments sur leur système immunitaire. Dans son rapport, l’Institut pour le futur fait une prédiction. Si les consommateurs recherchent la transparence de l’industrie alimentaire, ils seront « aidés par les technologies dans, sur et autour de leur corps qui leur permettent de mesurer avec précision leurs besoins alimentaires, leurs réactions métaboliques aux aliments et leur environnement ».

L’organisation de recherche à but non lucratif prévoit que, sous peu, les consommateurs commenceront à acheter des appareils d’analyse des aliments au niveau moléculaire, tels que le testeur de gluten portable de Nima Sensor. Ils commenceront donc à adapter leurs régimes et les produits qu’ils achètent pour répondre aux besoins de leur corps.

Personnalisation de l’offre alimentaire

Un autre exemple de technologie : les capteurs ingérables, développés par les ingénieurs biomédicaux de Carnegie Mellon. Les consommateurs pourront adopter ces capteurs pour obtenir une boucle de rétroaction instantanée sur la façon dont la nourriture affecte leur corps. On peut également penser que les futures épiceries disposeront de ressources numériques pour aider les consommateurs à identifier rapidement les produits les mieux adaptés à leurs besoins (nutritionnels ou en fonction d’objectifs de santé).

« Vous pouvez créer une richesse de choix en personnalisant les produits du magasin pour le consommateur, a déclaré Mike Lee. Le marché du futur consiste à livrer des produits alimentaires aux consommateurs selon leurs conditions. »

Au Future Market, un système conceptuel appelé « FoodID » a été imaginé afin de répondre à ce désir d’hyper-personnalisation. Semblable à un kiosque numérique, le système crée un profil pour chaque acheteur. Il est basé sur un questionnaire permettant d’identifier ses priorités.

Selon le projet d’alimentation futuriste pensé par Mike Lee, ce système est « la fin de l’alimentation universelle ». Il  permet aux clients de trouver des produits en magasin qui correspondent à des combinaisons spécifiques de « valeurs relatives à la santé, au prix, à la durabilité et aux saveurs ». Au final, on offrira aux consommateurs une expérience d’achat plus ciblée et plus pratique.

Diversification des modèles de marché

Une des caractéristiques les plus déterminantes de l’épicerie de demain révolutionne déjà l’industrie d’aujourd’hui : la distribution diversifiée. Bien que le concept d’épiceries physiques telles qu’on les connaît aujourd’hui ne disparaisse pas, le désir de vivre des expériences d’épicerie omnicanal et d’avoir des options de magasinage plus pratiques qui stimulera le développement de systèmes de livraison par drone, robot et messagerie humaine répondant aux préférences des consommateurs.

« Le marché actuel est centralisé. Vous devez vous rendre dans un lieu physique pour y faire des emplettes aux conditions de l’épicerie », constate Mike Lee. Considérant les nouvelles technologies en ébullition et les tendances que celles-ci font émerger, ce modèle tend à se briser. Cela fera en sorte que le marché viendra dorénavant vers le consommateur, et ce, de toutes sortes de manières qui correspondront à ses préférences d’achat.

L’industrie en réflexion

Du point de vue de l’industrie, c’est décidément une grande réflexion qui doit s’entamer, afin de réussir à démontrer au consommateur sa valeur ajoutée, mais surtout, de le faire bénéficier d’une expertise tangible.

Ce projet (conférence DUX+ et ce texte) a été réalisé grâce à une aide financière du

Programme Innov’Action agroalimentaire issu de l’Accord Canada-Québec de mise en œuvre du Partenariat canadien pour l’agriculture.

 

Référence :

L’innovation alimentaire, des recettes pour la prochaine décennie

Quinault Childs, Responsable de recherche

CONFÉRENCIER DUX+ ÉDITION 2019

Prévisions du Food Futures Lab de l’Institut pour le futur